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René Frégni
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«J'avais été jadis un voyageur insouciant. Je devins un lecteur de grand chemin, toujours aussi rêveur mais un livre à la main. Je lus, adossé à tous les talus d'Europe, à l'orée de vastes forêts. Je lus dans des gares, sur de petits ports, des aires d'autoroute, à l'abri d'une grange, d'un hangar à bateaux où je m'abritais de la pluie et du vent. Le soir je me glissais dans mon duvet et tant que ma page était un peu claire, sous la dernière lumière du jour, je lisais. J'étais redevenu un vagabond, mal rasé, hirsute, un vagabond de mots dans un voyage de songes.» Ce roman est le récit d'une vie d'errance et de lectures, aussi dur que sensuel, aussi sombre que solaire. Le chaos d'une vie, éclairée à chaque carrefour périlleux par la découverte d'un écrivain. René Frégni, conteur-né, ne se départit jamais de son émerveillement devant la beauté du monde et des femmes. Fugueur, rebelle, passionné de paysages grandioses, qui restent pour lui indissociables des chocs littéraires. Un homme qui marche un livre et un cahier à la main.
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Le narrateur, écrivain, a trouvé un travail idéal dans un village de Provence : gardien d'un monastère inhabité, niché dans les collines. Il s'y installe avec pour seule compagnie un petit chat nommé Solex. Un soir, en débroussaillant l'ancien cimetière des moines, il déterre une jambe humaine fraîchement inhumée. Mais quand il revient avec les gendarmes, la jambe a disparu... Qui a été tué? Et par qui?
L'enquête mènera, par des chemins détournés, à des vérités inattendues. Entre-temps, nous aurons traversé les paysages de l'arrière-pays provençal, peints avec sensualité par René Frégni. Sa langue forte et lumineuse communique son émerveillement face à toutes les formes de vie et de plaisir. L'intrigue policière souligne l'âpreté de ces forêts et vallons sauvages et donne tout son rythme au récit, jusqu'au dénouement.
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Chaque midi, sur les quais du Vieux-Port, les poissonnières se mettent à crier : «Les vivants au prix des morts!» Et l'on se demande s'il s'agit du poisson ou de tous ces hommes abattus sur un trottoir, sous l'aveuglante lumière de Marseille...
René préfère à l'agitation de la ville la quiétude de l'arrière-pays et la douceur d'Isabelle. Mais Kader, un détenu qu'il a rencontré lorsqu'il animait des ateliers d'écriture à la prison des Baumettes, s'est évadé. Kader, un encombrant revenant, belle gueule de voyou, braqueur multirécidiviste, spécialiste de l'évasion, traqué par toutes les polices, est en quête d'une planque.
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Un homme jeune, très jeune, commet un jour sans le vouloir un acte irréparable, et dès cet instant la vie sera pour lui une longue cavale qui le mènera de Verdun à Paris, de Paris à Marseille, de Marseille en Corse, de Corse en Italie, d'Italie au Monténégro, du Monténégro en Turquie, de Turquie en Grèce, et enfin de Grèce à Marseille, dans l'immédiat après-Mai 68, où il découvrira en tant qu'aide-infirmier cet autre monde qu'est l'hôpital psychiatrique.Telle est donc la trame picaresque du premier roman de René Frégni qui sait de quoi il parle, longtemps familier de la route et compagnon de l'aventure, et qui surtout exprime admirablement la solitude, la détresse, l'humour et l'inébranlable volonté de survivre d'un être désormais en marge.
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L'automne en Provence est limpide et bleu, ce n'est pas une saison, c'est un fruit : les touristes sont partis, la nature exulte dans une profusion de couleurs et d'odeurs. Mais si l'écrivain-flâneur célèbre avec sa sensualité coutumière Manosque et la campagne provençale, il est avant tout attentif à ceux qui vivent dans les recoins de la société, les pauvres, les fous, les errants dont il se sent frère, et dont il parle sans apitoiement. Les femmes sont aussi très présentes, les servantes d'auberge longuement contemplées, ou Isabelle, «la fiancée des corbeaux», auprès de qui l'écrivain trouve paix et bonheur.
Qu'il s'agisse de raconter la mort d'un chat ou la surprise d'entendre une femme qui jouit dans la maison voisine, à chaque page de ce livre vibre une émotion simple et sincère.
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Le chat qui tombe et autres histoires noires
René Frégni
- Editions De L'Aube
- Mikros
- 22 Août 2019
- 9782815934664
Il y a l'histoire du chat ramené de la prison des Baumettes - incroyablement forte.
Celle qui tient lieu d'hommage à la mère de l'écrivain - profondément émouvante. Celle inspirée de la passion de l'auteur pour le football - absolument savoureuse... Ces six nouvelles de René Frégni ont toutes un ton, une atmosphère, admirablement dépeints et incarnés. Ensemble, elles constituent ce court ouvrage dans lequel le lecteur appréciera se promener, plongeant ainsi dans l'univers de leur auteur.
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«Je n'ai jamais vu autant de corbeaux qu'autour d'Isabelle. Dès l'aube ils noircissent les trois grands chênes qui dominent sa maison. Ils restent là des jours à observer ses gestes, ses pas, la douceur de sa vie. Je suis comme eux, je les comprends.» René Frégni marche chaque jour sur des chemins où ses filles ont couru, grandi, avant de partir vivre leur vie. Seul désormais, il sillonne inlassablement une Provence brûlée par l'été et le gel. Dans un décor âpre et sauvage, il croise d'étranges silhouettes ; un vieil homme sans mémoire regarde comme des fantômes les arbres qu'il a plantés, un truand qui a passé vingt-sept ans dans l'ombre des prisons lui raconte les lambeaux solitaires et violents de sa vie, une femme d'une mystérieuse douceur traverse des champs de neige suivie, de loin en loin, par un nuage de corbeaux. Comme une suite à Elle danse dans le noir, ce journal est un chant d'amour qui monte des vastes déserts de pierre et de lavande que l'on découvre dès que l'on quitte Banon, Manosque ou Moustiers-Sainte-Marie, un chant mélancolique et lumineux ; un voyage parfois cruel vers la tendresse et la beauté.
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Charlie Hasard habite à Marseille. Ce solitaire ne connaît que deux passions : l'écriture et la boxe. Il a subi de nombreux échecs auprès des éditeurs, et trouve un exutoire dans les séances d'entraînement. Quand un de ses textes attire enfin l'attention d'un éditeur parisien, Charlie est persuadé que sa vie va enfin changer... C'est en réalité le début pour lui d'un effrayant engrenage.
L'histoire de cet écrivain cherchant ses mots à coups de pioche se déroule dans le cadre lumineux et violent de Marseille, que René Frégni décrit avec le lyrisme sensuel qui est sa marque. Sous la ville rouge : à la fois un thriller redoutablement efficace et une fable sur le désir d'écrire.
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« Un homme que je ne connaissais pas est entré dans ma tête et a tout balayé. Je ne trouve plus mes mots, j'ai perdu mon métier. N'importe qui peut entrer dans votre tête à tout moment et vous dévorer le cerveau. » Avec comme seule arme une plume, René Frégni nous raconte les surprenantes conséquences de sa relation avec un truand marseillais, rencontré dans un atelier d'écriture carcéral. Cette amitié lui a valu une terrifiante garde à vue déclenchant le harcèlement d'un juge. Vibrant à chaque page d'une rage explosive, Tu tomberas avec la nuit lève le voile sur le scandale des lieux de détention français. Il nous donne à voir le combat d'un homme contre une justice malade, dont le fonctionnement est ici digne du Procès de Kafka.
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Carnets de prison ou l'oubli des rivières
René Frégni
- Gallimard
- Tracts
- 28 Novembre 2019
- 9782072887253
Chaque fois que je franchis les portes blindées d'une prison et que les surveillants fouillent mon cartable, il me semble que j'apporte à ces hommes, mieux qu'un 38 Spécial, une lime ou un téléphone portable. Chacune de mes poches est bourrée de mots, de sensations, de cris, de tendresse et d'émotion. René Frégni. «Les mots sont parfois sauvages et terrifiés, parfois doux et affectueux. J'ai essayé de parler de mon travail, si modeste, dans les prisons, du rôle des livres, des mots et de l'amour tout au long de ma vie, de mon impuissance face à ces montagnes de misère et d'injustice qui s'accumulent et annoncent des jours sans doute barbares. J'ai écrit en quelques pages l'immense voyage de ma vie vers la peur et la beauté. Seule la sincérité a guidé ma main.» Le minot de Marseille.
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Un écrivain revient à Marseille, la ville où il est né, pour y retrouver les grandes émotions de l'enfance. Dans les nouvelles suivantes surgit une inconnue ivre de chair, de mots et de fantasmes sadomasochistes ; le paradis d'un petit village basculant dans une folie meurtrière ; les clameurs d'un Marseille illuminé par les mystères du ballon rond ; les rêves d'amour des taulards ; un homme enlevant pour quelques grammes de tendresse un nourrisson la nuit de Noël et quelques songeries sur les toits aux couleurs de Giono
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Ralph anime un atelier d'écriture dans une prison de Marseille. Un jour il voit arriver un détenu étrange, Bove, condamné à dix-huit ans de réclusion pour le meurtre de sa femme. Cet homme, toute la prison en parle sans l'avoir jamais vu. Depuis trois ans qu'il est enfermé, c'est la première fois qu'il franchit le seuil de sa cellule.Ralph découvre que ce prisonnier vit dans huit mètres carrés avec le fantôme de sa femme Mathilde qu'il peint inlassablement sur les murs de son cachot.Dès lors la personnalité de Bove l'obsède et, lorsque celui-ci tente de se suicider, Ralph n'a plus qu'une idée:le faire évader.
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Dans un décor qui n'est pas sans rappeler le cinéma italien d'après-guerre, René-Jean évoque son enfance. Au long de son roman d'aventures, il découvre la magie des salles obscures, la férocité des enfants, la beauté des jambes des femmes, la violence de l'injustice. Le sordide y atteint parfois au sublime et n'y manquent ni l'émotion ni la drôlerie. La passion qu'il voue à sa mère agit comme garde-fou aux tumultes de sa vie, comme borne à sa souffrance et à sa rage d'enfant révolté. Le récit s'achève avec sa première incarcération : le voleur laisse son enfance aux portes de la prison.
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Sa femme lui a dit un soir : «Je n'ai plus de désir pour toi.» Le lendemain, elle partait avec leur petite fille de six ans, Marilou. Le choc, terrible, le projette quatre ans en arrière, lors de la disparition de sa mère. Présent et passé se téléscopent. Dans la touffeur de l'été, René Frégni ne dort plus, son coeur bat trop fort, écrase tout. C'est un homme foudroyé qui se débat, qui s'accroche aux mots pour ne pas se pendre. Un hymne d'amour à toutes les amoureuses.
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Marseille souffre sous la canicule. Pierre étouffe dans son appartement tout en se battant avec la page blanche de ce livre qu'il n'arrive pas à écrire. L'inspiration n'est plus là. Les doutes de Pierre, pourtant, passent brutalement au second plan après qu'un ami d'enfance, devenu une figure du grand banditisme, déboule dans son salon traqué par la police comme par le milieu. L'homme est blessé, lui donne une cassette et un numéro de téléphone avant de disparaître par les toits... Débute alors, pour l'écrivain en mal de fiction, une lutte sauvage pour sauver sa peau. La traque, à la mesure d'une ville passionnée, sera sans concessions...
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C'est bientôt le printemps et, dans les rues de Marseille, les gens s'égayent. Rémi flâne avec son ami Rocky, insouciant, joyeux. Mais soudain tout bascule et Rémi se retrouve derrière les barreaux d'une prison pour mineur. Que s'est-il passé ? Il n'a rien compris, il est innocent, abasourdi, révolté et surtout, bien décidé à ne pas rester dans sa cellule les bras croisés. Le texte a été adapté à la lecture pour les enfants dyslexiques et constitue plus généralement un bon support d'apprentissage.
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«Laver les verres et les tasses, debout derrière le comptoir, en regardant les femmes traverser la place, voilà mon plaisir. Les voir surgir des ruelles et s'avancer en toute saison, élégantes, sûres d'elles et parfumées pendant que l'eau chaude ruisselle sur mes mains.» Paul tient un restaurant dans le sud de la France. Une vie simple de soleil et d'amitié brute. Un jour d'été, une femme prénommée Sylvia percute sa vie tel un météore. Sylvia aime un peintre maudit qui vit dans une cave. Amante fêlée d'une inhumaine beauté, elle entraîne Paul dans les rêts d'une passion diabolique, parasitée par le spectre d'un rival intouchable ou presque... D'une écriture sensuelle, René Frégni fouille les méandres d'un amour dévastateur et implacable, véritable tragédie se jouant sous un soleil aveugle. Installant une tension psychique extrême, il réinvente, dans le cadre chaleureux d'un restaurant méridional, l'éternelle et brûlante chorégraphie d'Éros et Thanatos.
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Que la partie de pétanque soit finie ou pas, à cinq heures pile Antoine est devant la grille de l'école. Marie, sept ans, lui saute dans les bras. Pour ce facteur, veuf depuis peu, c'est le plus beau moment de la journée. Jusqu'à ce 10 mai où Antoine arrive avec un quart d'heure de retard à l'école. Dans l'intervalle, Marie a disparu, kidnappée.On ne s'endort jamais seul s'ouvre comme un précipice, creusé dans la détresse d'un père. Sans répit, le vertige broie chaque espoir, chaque indice. Malgré les efforts de Camille Ferréol, la maîtresse d'école, de Jacky Costello, le caïd, de Martine, dite Tania la Pute Bleue, nul ne parvient à enrayer l'engrenage. La rage au coeur, Antoine quadrille Marseille. Sa traque, guidée par la tendresse, puise alors sa puissance dans la violence couleur vengeance.Un suspense implacable, noué dans l'émotion même.
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Lucien est rêveur, timide, il aime la lecture et le soleil. Il n'aurait jamais dû rencontrer sur le port de Toulon ce beau parleur de Pierrot qui sortait de prison, indéfectible. Ils habitent ensemble et pour subsister organisent des larcins foireux dans les villas environnantes ou volent les énormes rouleaux de cuivre qu'E.D.F. laisse imprudemment traîner au bord des routes de Provence.Au hasard d'une promenade, Lucien sauve une jeune fille : la belle et fugueuse Alice qui va bouleverser la vie des deux garçons. Pour elle rien ne sera assez beau ni assez cher. Elle disparaît des semaines puis revient soudain, comme si de rien n'était, vivre avec eux dans leur grenier insalubre. Que fait-elle de ses nuits, de ses jours ?...L'amitié des deux garçons résistera-t-elle à la troublante Alice ?
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«Avais-je été plus heureux ? Y avait-il d'un bout à l'autre de la terre homme plus comblé ? Je roulais vers la frontière et il n'y avait plus qu'une chose dans l'immensité de l'univers, une seule et unique chose sous l'infinie limaille d'étoiles : l'amour de Mina ! Tout le reste avait disparu, Pierre, Juliette, mes amis d'autrefois, les idées auxquelles j'avais pu croire un instant, tout le froid de ma solitude, les gens heureux, ceux qui n'en peuvent plus, les seaux de sang à la face du monde, la bombe quelque part sur nous entre les dents de Dieu. Tous les bébés qui plantent dans la vie, en cette seconde, leur premier braillement parce que d'autres s'engagent à jamais dans les couloirs de la nuit.» René Frégni nous livre le roman sensuel et féroce d'une passion. Cette obsession d'amour oppose et unit dans la lumière aveuglante, tragique, du Sud des êtres dangereusement libres, fiers et tendres comme des loups.
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