Août 1985. À Paris, une femme s'est laissée mourir de faim chez elle pendant quarante-cinq jours en tenant le journal de son agonie. Son cadavre n'a été découvert que dix mois plus tard. À l'époque, Grégoire Bouillier entend ce fait divers à la radio. Et plus jamais ne l'oublie. Or, en 2018, le hasard le met sur la piste de cette femme. Qui était-elle ? Pourquoi avoir écrit son agonie ? Comment un être humain peut-il s'infliger - ou infliger au monde - une telle punition ?Se transformant en détective privé assisté de la fidèle (et joyeuse) Penny, l'auteur se lance alors dans une folle enquête pour reconstituer la vie de cette femme qui fut mannequin dans les années 50 : à partir des archives et de sa généalogie, de son enfance dans le Paris des années 20 à son mariage pendant l'Occupation... Un grand voyage dans le temps et l'espace. Sont même convoqués le cinéma et les sciences occultes, afin d'élucider ce fait divers. «Élucider voulant dire non pas faire toute la lumière sur le drame mais clarifier les termes mêmes de sa noirceur.»
Ce sont des choses qui arrivent.
«J'allais faire obstruction au mensonge. C'était l'idée.»«Le Dossier M est, en réalité, davantage qu'un roman d'amour. Jamais, peut-être, on n'a mieux dit le changement d'époque auquel, sans en avoir conscience, ont assisté les hommes de notre âge lorsque, vers les années 80, un nouveau monde est né, avec ses nouvelles valeurs qui rendaient soudainement caduques toutes celles qui avaient antérieurement cours. L'air de rien, Bouillier raconte tout ça. Et bien d'autres choses encore. La formidable réussite du Dossier M tient à la générosité et à l'exubérance avec lesquelles l'écrivain parvient à tirer du vide de sa vie un récit qui regorge d'intelligence, de drôlerie, dans une forme extraordinairement inventive.»Philippe Forest.
Voilà dix ans G. Bouillier était l'invité mystère, la personne inconnue de tous que Sophie Calle avait rencontrée à son anniversaire. Elle reprendra contact avec lui peu après la parution de son livre«Rapport sur moi», cela sans soupçonner qui il est. Une évocation de cette relation née du hasard ou du mystère.
« M comme une histoire d'amour. Mais quand on a dit ça, on n'a rien dit. Ou alors, il faut tout dire. » « Le livre se construit ainsi : avec des flash-back, un suspense haletant savamment entretenu, répondant à la volonté de tout dire, mais à point nommé. Grégoire Bouillier dissipe nos préjugés envers l'autofiction en la rendant plus palpitante qu'un roman, en pointant ce qu'il y a d'extraordinaire dans le quotidien. Il y a de tout dans ce récit libre et sauvage : des réflexions, des sentiments, de la poésie, des listes, des souvenirs d'enfance, des analyses politiques savoureuses. De cette passion, il fait un poème moderne et universel. Aller aussi loin dans l'intime et le partager avec autant de grâce démontre une générosité peu commune dans la production littéraire française. » Philippe Chevilley.
«Le truc, c'est que la réalité a beaucoup plus d'imagination que nous.»«Grégoire Bouillier forme une entreprise qui n'a pas eu beaucoup d'exemples et dont l'exécution n'aura sans doute guère d'imitateurs. Pour en rendre compte, je vous propose un terme : transport. C'est un mot qui évoque tout d'abord un véhicule, un déplacement, mais aussi l'extase, l'épiphanie, l'éblouissement, l'élan. Eh bien c'est tout cela, Le Dossier M : un moyen de transport, au sens littéral comme au sens figuré. Mais on n'en aura rien dit tant qu'on n'aura pas loué sa drôlerie, héritée de Proust, Kafka, Nabokov, Gombrowicz. Un dossier ? Une corne d'abondance, mais aussi de taureau, façon Leiris. Une folie au sens architectural.M comme magistral.»Claro.
« Personne ne mourra à ma place et cela me donne certaines raisons de vivre ma vie. » «D'une démarche solipsiste exacerbée, ce livre tour à tour acerbe, caustique, drôle, grinçant, est surtout une magistrale réflexion sur le genre humain contemporain. Après l'avoir lu, j'ai pu comprendre ce qu'ont ressenti ceux qui avaient découvert à leur parution des chefs-d'oeuvre comme la Recherche de Proust ou le Voyage de Céline : un sentiment de bouleversement complet, et la sensation que plus rien, après une telle lecture, ne serait pareil. » Matthieu Mégevand - Le Temps
«Personne ne mourra à ma place et cela me donne certaines raisons de vivre ma vie.»«D'une démarche solipsiste exacerbée, ce livre tour à tour acerbe, caustique, drôle, grinçant, est surtout une magistrale réflexion sur le genre humain contemporain. Après l'avoir lu, j'ai pu comprendre ce qu'ont ressenti ceux qui avaient découvert à leur parution des chefs-d'oeuvre comme la Recherche de Proust ou le Voyage de Céline : un sentiment de bouleversement complet, et la sensation que plus rien, après une telle lecture, ne serait pareil.»Matthieu Mégevand - Le Temps
« Rares sont les écrivains contemporains à se lancer dans un projet aussi ambitieux. Rien n'arrête Grégoire Bouillier dans son entreprise. [...] Qui ose encore dire que les écrivains inventent leurs histoires? La réalité est beaucoup plus extravagante, beaucoup plus inventive, beaucoup plus folle que les platitudes de la fiction. [...] Cette chronique de dix années de la vie de l'auteur s'enchaîne comme une tragédie. [...] À la fois drôle, émouvante, onirique, profonde, brillante, étrange, déstabilisante, surprenante, impossible à classer, [...] son enquête sur le phénomène paranormal le plus répandu, celui qu'on appelle l'Amour, lui permet aussi de tracer le portrait d'une époque grimaçante : la nôtre. » Adrien Jaulmes - Le Figaro littéraire
À la deuxième personne du singulier, Grégoire Bouillier ressuscite le souvenir vibrant de l'aventure d'une nuit. Ce qui pourrait n'être qu'une furtive aventure entre un écrivain d'âge mûr et une Lolita déguisée en groupie va basculer dans un tout autre registre. Le narrateur devient malgré lui le complice de cette enfant qui, peutêtre, souhaite se décharger d'un secret trop lourd à porter. Ce n'est pas dans sa chambre qu'elle le conduit, mais dans celle de sa mère en train de « dormir dans l'ombre » Par une écriture sur le fil du rasoir, dense, rapide et drôle, Grégoire Bouillier tient le lecteur en haleine. Il aborde, avec finesse, pudeur et une franchise désarmante, les marges de la sexualité. Un récit plein d'émotion qui n'attise pas moins les réflexions sur la façon de raconter une histoire à l'époque de l'hypervitesse ainsi que sur la complexité du désir et des rapports humains.
Comment parler du mouvement des gilets jaunes ? Qu'en voir au-delà des images diffusées comme de ses a priori ? Quel soutien lui apporter, si soutien il y a lieu ?C'est pour répondre à ces questions que Grégoire Bouillier, au plus fort de la mobilisation, a suivi les manifestations sur les Champs-Élysées. Entre gaz lacrymogènes, rencontres fumeuses et mal aux pieds, son reportage gonzo ne décrit pourtant que la moitié de la vérité. Car deux jours plus tard, il fait un rêve, dans lequel ce qu'il a vécu du côté de l'Arc de triomphe se trouve à la fois transfiguré et élucidé. Dès lors, un autre récit devient possible. Un récit ayant valeur d'engagement, puisque la littérature se veut ici la continuation de la politique par un autre moyen.«C'était là, bien visible, imparable. Le secret de mon rêve. Son message même. Qui résonnait follement avec ce qui se passait en France. Avec toute cette histoire des gilets jaunes. Avec une saloperie si bien établie que personne ne la remarque à force de l'avoir intériorisée. Voici que je savais tout à coup pourquoi j'étais allé sur les Champs-Élysées, l'autre samedi. Je voyais l'image dans le chaos. L'explication qui manquait. Je n'avais plus aucun doute. J'avais trouvé les mots pour le dire.»
M comme une histoire d'amour. Mais quand on a dit ça, on n'a rien dit. Ou alors, il faut tout dire.
M comme une histoire d'amour.Mais quand on a dit ça, on n'a pas dit les conséquences.On n'a rien expliqué. On n'a pas dit le secret.
On croit penser à tout et on oublie le livre posé sur la table de nuit.