De John Lee Hooker, on connaît surtout la légende : l'enfant qui a vu et entendu jouer Charley Patton et Blind Lemon Jefferson, le fugueur hobo de 14 ans, le guitariste improbable qui ne pouvait jouer qu'en solo, et une carrière faite de succès fulgurants, comme « Boom Boom » ou « Boogie Chillun », et d'oublis relatifs.
Entre construction du mythe et négligence biographique, il a beaucoup contribué à cet état de fait. Démystifiant ce qui doit l'être, ce livre s'attache à éclairer sa vie, débusquant ses ruses et sauts de côté. Car Hooker est un personnage faussement simple, irrégulier, à la fois rusé et envoûtant, sachant s'adapter aux lois du marché tout en restant éminemment singulier. Mais, malgré ce brouillard, une chose ne trompe pas : on reconnaît dans la seconde un riff de Hooker.
Si on connaît bien les origines du blues, il fallait un ouvrage pour nous plonger dans la scène blues contemporaine qui émerge à partir du début des 90's et fait écho à la vie des afro-américains ruraux d'aujourd'hui. Éric Doidy présente les grandes vedettes qui popularisent le Delta blues et son héritage dans les années 1990-2000 (John Lee Hooker et B.B. King), les artistes qui le renouvellent et auprès desquels le rock indépendant acquiert de nouvelles perspectives (Junior Kimbrough, R.L. Burnside) ainsi que la génération actuelle de ceux et celles qui perpétuent le genre au XXIe s. L'auteur s'appuie sur une solide documentation, mais aussi sur un grand nombre d'entretiens qu'il a luimême réalisés, depuis 1997, avec les principaux acteurs de cette musique.
C'est dans la douceur du coton que naquit la musique la plus authentiquement mélancolique du XXe siècle. Des fronts qui suent le jour, des doigts qui saignent la nuit : tel fut le destin des pères fondateurs du blues. Voici le livre définitif sur la musique la plus influente du siècle passé. C'est avec un talent de romancier qu'il brosse le portrait des figures séminales du blues, de Robert Johnson à Muddy Waters... Il décrypte les fondements de cette musique avec la précision du musicologue. Et c'est avec l'exactitude de l'historien, qu'il en écrit les annales. Ou plutôt une Odyssée, commencée en Afrique pour s'achever sur le Delta du Mississipi. L'exode maritime et des décennies d'asservissement feront mûrir chez les esclaves cette musique écorchée et mystique : le blues.
Un soir de 1946, Alan Lomax, inlassable collecteur de musique populaire, réunit dans un studio d'enregistrement new-yorkais trois légendes noires du Blues, loin du sud ségrégué dont ils sont originaires. Il leur pose une question aussi simple que profonde : "D'où vient le blues ? ". Les trois hommes, dont l'anonymat fut préservé jusqu'à leur mort par crainte des représailles, profitent de cet instant de répit pour raconter sans retenue le monde qui enfanta leur musique amère et salvatrice : l'esclavage prétendument aboli ; la solitude, la misère, l'errance, la peur, l'espoir d'une vie meilleure.
Le Blues par ceux qui l'ont vécu. Des échanges rares qui n'ont rien perdu de leur force, proposés ici en version bilingue.
Cette biographie inédite révèle enfin la vraie vie de Robert Johnson, pour la première fois, le mythe fondateur de son histoire est remis en question. Il aura fallu plus de 50 ans de travail aux auteurs pour le réaliser.
- Robert Johnson (1911-1938) aurait vendu son âme au diable, au bord d'une route, en échange de son don pour la musique. Ainsi est née la légende du blues, le fondateur du club des 27 . Assassiné à l'âge de 27 ans, sa vie était restée jusqu'à présent mé- connue.
- Johnson a enregistré seulement 29 morceaux, pour- tant il influencera de nombreuses stars dont Bob Dylan, Keith Richards, Eric Clapton ou Jimi Hendrix.
- Depuis plus de 50 ans, les auteurs ont interviewé ses proches avant leur disparition, analysé les archives et l'ensemble des documents qui lui ont été consacrés. Ainsi, ils reviennent sur ses sessions d'enregistrement et les moments clés de sa vie : son mariage, son séjour à Memphis, sa rencontre avec Ike Zimmerman ou encore les circonstances exactes de son décès.
- Cette biographie définitive s'éloigne donc pour la première fois des mythes et des légendes pour se consacrer à la vie réelle de Robert Johnson.
Le souvenir des séjours dans la capitale de la France est resté si vif chez Leopold Mozart, père de Wolfgang, que c'est à Paris qu'il décide d'envoyer son fils âgé de vingt-deux ans tenter sa chance en 1778. Paris, ville cosmopolite, accueille alors de nombreux musiciens allemands. Wolfgang accompagné de sa mère, Anna Maria, s'y installe le 23 mars tandis que la saison des concerts bat son plein. C'est son deuxième voyage dans la capitale où « à pied, tout est trop loin, ou trop sale, car à Paris, il y a une saleté indescriptible ». Il trouve les Français « désormais bien près de la grossièreté et affreusement orgueilleux » (lettre du 1er mai 1778) ; ils « n'ont aucun savoir-vivre » (18 juillet)...
Peu de temps après son installation, il rencontre Joseph Legros, directeur du Concert-Spirituel. Il lui commande une symphonie concertante destinée aux concerts de la Semaine Sainte, et sympathise aussi avec Jean-Georges Noverre, maître de ballet de l'Opéra.
Mais à l'insouciance des premiers jours succèdent vite les désillusions.
Les visites dans les maisons aristocratiques auprès de riches mécènes n'aboutissent à rien et Legros écarte finalement sa symphonie concertante. Pourtant, sollicité par Noverre, Mozart compose plusieurs pièces du ballet Les Petits Riens. Il participe enfin au Concert-Spirituel du jour de la Fête-Dieu, le 18 juin, avec la Symphonie no 31 en ré majeur, surnommée « Paris » très applaudie. Mais la malchance le poursuit car sa mère tombe malade et meurt le 3 juillet. Les dernières semaines se passent tristement, bien qu'il soit recueilli par le baron Grimm et Madame d'Épinay. Poussé par son père que Grimm a alerté, Mozart quitte Paris dès la fin de l'été. Malgré plusieurs tentatives, ce sera son dernier grand voyage à l'étranger.