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Quelques notes de musique...
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Son House (1902-1988) représente la quintessence du blues du Delta. Il enchante les juke joints des années trente avec Charley Patton et Willie Brown, devient le modèle de Robert Johnson, Muddy Waters et Howlin' Wolf, enregistre des chansons qui feront date à Grafton ou dans le Mississippi avec Alan Lomax. Puis disparaît une vingtaine d'années avant sa redécouverte en 1964 par quelques fans de folk blues. Si sa carrière alterne entre éclipses et éclats, sa vie se révèle tout aussi spasmodique : un tissu de contradictions entre douceur et jeu en percussion, voix chaude et guitare métallique, foi baptiste et amour des femmes comme du whisky, prêche et chant. Alcoolique, assassin par nécessité, sa musique est la tentative de surmonter ses tourments, avec « l'élégance des vrais survivants ».
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Streets of Chicago : une histoire des musiques dans la windy
Philippe Brossat
- Le Mot Et Le Reste
- Musiques
- 13 Septembre 2024
- 9782384314591
Depuis le jazz jusqu'à la house, Chicago a vécu la plupart des grandes pulsions musicales du XXe siècle, rythmant l'histoire de l'Amérique et de la lutte pour les droits civiques. Streets of Chicago guide le lecteur à travers tous les lieux témoins de cette aventure qui démarre avec les musiciens de jazz fuyant la pauvreté de New Orleans dans les années 20, parmi eux Louis Armstrong, l'éclosion de clubs légendaires et l'invention du gospel avec le souvenir de Mahalia Jackson. Se poursuit avec les bluesmen du delta du Mississippi, qui comme Muddy Waters, investissent la windy city en quête de gloire. Se fait connaître avec la légende des studios Chess et de Chuck Berry, pionnier du rock'n'roll. Se prolonge avec la soul de Chicago, Curtis Mayfield, le label Curtom, les Staple Singers, les Blues Brothers et l'incroyable famille Jackson. Puis avec Sam Cooke, Earth, Wind & Fire, et Chaka Khan qui sont de vrais chicagoans. La visite se conclut avec la House inventée dans les années 90.
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Encyclopédie de la guitare Tome 5 : Gretsch
Christian Séguret
- Gaelis
- Musique
- 17 Mai 2024
- 9782381651149
La compagnie Gretsch, malgré son parcours parfois cahotique, reste un des acteurs majeurs du monde de la guitare aux états-Unis.?Née à la fin du XIXe siècle, elle se concentra d'abord sur la construction de batteries, avant de produire des guitares archtops de belle facture durant l'entre-deux-guerres.?Son esprit d'innovation très singulier et sa capacité à proposer des instruments de formats, de profils et de couleurs très originaux lui permirent de s'imposer dans les années cinquante comme un constructeur de premier plan.?Ses modèles furent alors adoptés par les tenants les plus en vue du rockabilly, du rock'n'roll et de la country, comme Chet Atkins, Duane Eddy, Eddie Cochran et d'autres.?Bo Diddley et son modèle rectangulaire contribuèrent à imposer la marque auprès des tenants du rhythm'n'blues le plus musclé.?Enfin la British Wave, avec le support des Beatles, adeptes de la marque, puis le renouveau du rockabilly porté par Brian Setzer achevèrent de placer Gretsch au firmament des marques américaines.
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Going down south ; Mississippi blues, 1990-2020
Eric Doidy
- Le Mot Et Le Reste
- Musiques
- 20 Août 2020
- 9782361396022
Si on connaît bien les origines du blues, il fallait un ouvrage pour nous plonger dans la scène blues contemporaine qui émerge à partir du début des 90's et fait écho à la vie des afro-américains ruraux d'aujourd'hui. Éric Doidy présente les grandes vedettes qui popularisent le Delta blues et son héritage dans les années 1990-2000 (John Lee Hooker et B.B. King), les artistes qui le renouvellent et auprès desquels le rock indépendant acquiert de nouvelles perspectives (Junior Kimbrough, R.L. Burnside) ainsi que la génération actuelle de ceux et celles qui perpétuent le genre au XXIe s. L'auteur s'appuie sur une solide documentation, mais aussi sur un grand nombre d'entretiens qu'il a luimême réalisés, depuis 1997, avec les principaux acteurs de cette musique.
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John Lee Hooker : boogie-woogie anyhow
Olivier Renault
- Le Mot Et Le Reste
- 24 Novembre 2022
- 9782384311217
De John Lee Hooker, on connaît surtout la légende : l'enfant qui a grandi dans les champs de coton du Delta, le fugueur hobo de 14 ans, le guitariste improbable qui ne pouvait jouer qu'en solo. Ou sa carrière contrastée, faite de succès fulgurants - comme « Boogie Chillen' », « Boom Boom » ou « I'm In The Mood » - et de périodes d'oubli relatif. S'il a su, au fi l des entretiens livrés dans sa vie, construire son propre mythe, Hooker a aussi laissé les commentateurs donner libre cours à leur fantaisie. Comment s'y retrouver ? Démystifi ant ce qui doit l'être, ce livre s'attache à éclairer la vie nébuleuse de ce grand bluesman, à débusquer ses stratagèmes et ses sauts de côté. Car John Lee Hooker est un personnage faussement simple, irrégulier, à la fois rusé comme Ulysse, envoûtant comme Orphée, changeant comme un Protée des temps modernes qui s'adapte aux lois du marché tout en restant éminemment singulier. Malgré le brouillard de sa légende, une chose ne trompe pas : on reconnaît dans la seconde un riff de Hooker.
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C'est dans la douceur du coton que naquit la musique la plus authentiquement mélancolique du XXe siècle. Des fronts qui suent le jour, des doigts qui saignent la nuit : tel fut le destin des pères fondateurs du blues. Voici le livre définitif sur la musique la plus influente du siècle passé. C'est avec un talent de romancier qu'il brosse le portrait des figures séminales du blues, de Robert Johnson à Muddy Waters... Il décrypte les fondements de cette musique avec la précision du musicologue. Et c'est avec l'exactitude de l'historien, qu'il en écrit les annales. Ou plutôt une Odyssée, commencée en Afrique pour s'achever sur le Delta du Mississipi. L'exode maritime et des décennies d'asservissement feront mûrir chez les esclaves cette musique écorchée et mystique : le blues.
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Un soir de 1946, Alan Lomax, inlassable collecteur de musique populaire, réunit dans un studio d'enregistrement new-yorkais trois légendes noires du Blues, loin du sud ségrégué dont ils sont originaires. Il leur pose une question aussi simple que profonde : D'où vient le blues ?. Les trois hommes, dont l'anonymat fut préservé jusqu'à leur mort par crainte des représailles, profitent de cet instant de répit pour raconter sans retenue le monde qui enfanta leur musique amère et salvatrice : l'esclavage prétendument aboli ; la solitude, la misère, l'errance, la peur, l'espoir d'une vie meilleure. Le Blues par ceux qui l'ont vécu. Des échanges rares qui n'ont rien perdu de leur force, proposés ici en version bilingue.
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Et le diable a surgi ; la vraie vie de Robert Johnson
Bruce Conforth, Gayle dean Wardlow
- Le Castor Astral
- Castor Music
- 8 Octobre 2020
- 9791027802692
Cette biographie inédite révèle enfin la vraie vie de Robert Johnson, pour la première fois, le mythe fondateur de son histoire est remis en question. Il aura fallu plus de 50 ans de travail aux auteurs pour le réaliser.
- Robert Johnson (1911-1938) aurait vendu son âme au diable, au bord d'une route, en échange de son don pour la musique. Ainsi est née la légende du blues, le fondateur du " club des 27 ". Assassiné à l'âge de 27 ans, sa vie était restée jusqu'à présent mé- connue.
- Johnson a enregistré seulement 29 morceaux, pour- tant il influencera de nombreuses stars dont
Bob Dylan, Keith Richards, Eric Clapton ou Jimi Hendrix.
- Depuis plus de 50 ans,
les auteurs ont interviewé ses proches avant leur disparition, analysé les
archives et l'ensemble
des documents qui lui ont été consacrés. Ainsi, ils reviennent sur
ses sessions d'enregistrement et
les moments clés de sa vie : son mariage, son séjour à Memphis, sa rencontre avec
Ike Zimmerman ou encore
les circonstances exactes de son décès.
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Cette biographie définitive s'éloigne donc pour la première fois des mythes et des légendes pour se consacrer à
la vie réelle de Robert Johnson. -
Le souvenir des séjours dans la capitale de la France est resté si vif chez Leopold Mozart, père de Wolfgang, que c'est à Paris qu'il décide d'envoyer son fils âgé de vingt-deux ans tenter sa chance en 1778. Paris, ville cosmopolite, accueille alors de nombreux musiciens allemands. Wolfgang accompagné de sa mère, Anna Maria, s'y installe le 23 mars tandis que la saison des concerts bat son plein. C'est son deuxième voyage dans la capitale où « à pied, tout est trop loin, ou trop sale, car à Paris, il y a une saleté indescriptible ». Il trouve les Français « désormais bien près de la grossièreté et affreusement orgueilleux » (lettre du 1er mai 1778) ; ils « n'ont aucun savoir-vivre » (18 juillet)...
Peu de temps après son installation, il rencontre Joseph Legros, directeur du Concert-Spirituel. Il lui commande une symphonie concertante destinée aux concerts de la Semaine Sainte, et sympathise aussi avec Jean-Georges Noverre, maître de ballet de l'Opéra.
Mais à l'insouciance des premiers jours succèdent vite les désillusions.
Les visites dans les maisons aristocratiques auprès de riches mécènes n'aboutissent à rien et Legros écarte finalement sa symphonie concertante. Pourtant, sollicité par Noverre, Mozart compose plusieurs pièces du ballet Les Petits Riens. Il participe enfin au Concert-Spirituel du jour de la Fête-Dieu, le 18 juin, avec la Symphonie no 31 en ré majeur, surnommée « Paris » très applaudie. Mais la malchance le poursuit car sa mère tombe malade et meurt le 3 juillet. Les dernières semaines se passent tristement, bien qu'il soit recueilli par le baron Grimm et Madame d'Épinay. Poussé par son père que Grimm a alerté, Mozart quitte Paris dès la fin de l'été. Malgré plusieurs tentatives, ce sera son dernier grand voyage à l'étranger.